Entrainement avec Rozen (le premier en tout cas...)

Ce baiser sur sa joue le réconforta plus qu'il n'oserait jamais l'avouer. C'était une promesse de plaisir et de bonheur. C'était ce que Rozen attendait. Un feu pusisant et attirant, qui ne le détruirait pas, ne le ferait pas cauchemarder. Et surtout le regard de son aîné posé sur lui, ses bras uniquement pour lui, durant quelques instants volés aux Dieux. Bientôt. Mais avant, il allait falloir mériter cette activité si plaisante.

Il s'était habitué à la téléportation. Cette pression au ventre, cette sensation de tomber puis le sol sous ses pieds, le regard qui se perd sur la destination atteinte. Cette fois-ci, c'était l'un des laboratoires, spécialement aménagé pour la magie de combat. Rozen observe son Maître se mettre en place, la position qu'il emploie pour utiliser la magie. Lui-même repousse les pans de sa cape, et se place en face d'Alarin. Il ouvre ses mains, paumes en direction du Drow, bras le long du corps. Et inspire à fond.

"Avec plaisir, Maître."

Le plus dur ne sera effectivement pas d'employer sa magie pour battre, ou du moins toucher son Maître chéri, mais de se confier en le faisant. Combattre et avouer ses faiblesses, voilà bien quelque chose que Rozen ne pensait pas faire un jour. En aurait-il le courage ? Alarin lui en voudrait-il s'il n'y parvenait pas ? Le prendrait-il pour un lâche ? Toutes ces questions allaient sans doute le tourmenter jusqu'à la fin du combat. Il y avait peu de chances pour qu'il parvienne à, ne serait-ce, qu'effleurer son Maître, mais c'est en s'entraînant et en acceptant ses défaites qu'on progressait. Un temps viendrait où il serait un mage un guerre craint et respecté.

Et puisqu'il le faut... Rozen se lance dans l'entraînement, comme il le faisait dans les bagarres lors de sa longue errance. Il avait encore beaucoup de mal à manier sa magie. Jusqu'à son arrivée à la Tour, et son apprentissage auprès d'Alarin, sa magie avait presque instinctive. Il ne réfléchissait pas à ce qu'il voulait faire, cela venait naturellement. Il avait perdu cette habitude au fur et à mesure des entraînements, sans trop réfléchir aux avantages ou désavantages que cela engendrait.

[Jet de Dès... Raté de peu ._. Zut et flûte !]

Lui qui espérait parvenir à bloquer son Maître par un léger givre qui bloquerait la circulation sanguine et donc les mouvements de ses mains, ce fut raté, le givre apparut bien mais ne servit visiblement à rien, ce qui énerva le jeune homme. Dans son élan, il se rapprocha de son Maître, les joues rougies par la gène d'avoir échoué, mais déjà prêt à lancer un second sort. Réussi, celui-là, il le fallait bien ! Ses mains de nouveau paumes vers Alarin, les doigts légèrement crispés, il s'apprête déjà à réessayer. Ne s'avoue jamais vaincu !

J'ai du relire trois fois l'explication des combats pour m'assurer de pas faire d'erreur, ce système est nouveau pour moi. J'espère que c'est bien ça qu'il fallait faire ._. Sinon, préviens-moi et je changerais. Je crois que ce qui m'a demandé le plus de réflexion est le sortilège que je devais lancer xD

Rozen enrage de rater son sort. Ce n'est pas dans ses habitudes, il n'est simplement pas encore assez concentré. Il pense à son désir pour son Maître, à la nuit éprouvante qu'il a passé. Il faut qu'il se reprenne et son sort réussira. Il faut également qu'il ne vise pas trop haut Il reste un apprenti, il a du progrès à faire pour attendre un niveau où tout sortilège lui sera réussi. Un jour viendrait où la magie qui réchauffait ses mains lui seraient totalement soumise. Alors le jeune Rozen serait capable de grands cataclysmes dignes de la colère des Dieux des Landes Enneigées d'où il était venu.

Il écoute la voix de son Maître, se concentre à nouveau. Ses mains se détendent un instant, il se prend à fermer les yeux pour que ses pensées ne soient plus tournées que sur le flot magique qui court en lui. Il ne peut lancer ce sort, il en est certain. Il ne faut pas qu'il en doute. Cela viendra, et il en sera fier. Il fait un pas vers Alarin. Confiant quant à la suite de l'entrainement. Ils resteront ici des heures s'il le faut vraiment, mais lancera ce sortilège ! Rozen ne s'avoue jamais vaincu, surtout quand il s'agit de plaire à son Maître tant aimé.

"Je le sais, Maître."

Un léger sourire vient éclairer les traits de son visage. Alarin ne lui faisait pas de mal. Même pendant les entrainements, ça n'était jamais de la violence ou des coups gratuits. Et il ne voyait pas son amant lever la main sur lui, pour une quelconque raison. De toute façon, jamais il ne donnerait à son aîné une raison de porter violence à son endroit. Il hausse un sourcil à la promesse d'une surprise s'il parvenait à lancer ce fichu sort. Un bref instant, il imagine mille théories sur ce que veut lui montrer Alarin, puis son esprit se repose sur la magie qui fait naître des fourmis dans ses doigts.

Le jeune homme revoit sa longue errance qui le mena jusqu'à la Forteresse. Il ressentit la magie en lui, espérant la retrouver comme avant, quand tout était instinctif. Puisque le givre n'avait pas fonctionné, Rozen se porta sur un simle sort d'étourdissement. Le froid aidait beaucoup dans ce genre de situation. Et cela pouvait être intéressant de rattraper son Maître, pris d'un vertige. C'est souvent utile dans un combat, de porter l'attention de l'adversaire sur autre chose que soi-même.

[Lancé de dès... Et encore un raté ! Je suis abonné au six, me semble-t-il.]

Il pensait réussir cette fois, mais là encore, Rozen se plante. Il gronde, repousse sa cape derrière ses épaules à nouveau, dans un geste nerveux. Vraiment, cette journée s'annonce désagréable. C'est même lui qui se retrouve à flancher, durant une seconde. Le jeune Prince soupire, et se passe la main sur le visage. Mais il ne s'avoue pas vaincu, et se remet en position. Consterné par ses deux échecs cuisants...

"Pardonnez-moi, Maître Alarin."

C'est toujours le choix du sort qui me prend du temps =/ Faut que j'y réfléchisse d'avance xD

Rozen aurait préféré perdre l'esprit entre deux étagères de la bibliothèque, plutôt que de voir tous ses sorts échouer face à Alarin. Il se sentait tout simplement pitoyable. Ces sortilèges n'étaient pourtant pas difficiles, il les avait déjà utilisés plusieurs fois, mais ce matin, tout lui semblait proprement impossible. Au point que c'en était déstabilisant. Le jeune Prince ne parvenait pas à faire le vide, à se concentrer sur sa magie : son esprit se focalisait soit sur Alarin, ses mains, son corps, et le reste... Soit sur ses cauchemars, la fatigue et la honte. Pas étonnant que ses sortilèges échouaient lamentablement.

"Je n'aime rester sur un échec, Maître Alarin, vous le savez bien."

[Dès lancé ! Encore un six, je parie =D Edit : Réussi, enfin !]

Il s'étonne que son sort parvient à destination. La boule de feu frétille un instant avant de prendre une jolie couleur bleutée et de s'évaporer proprement, comme de l'eau portée à ébullition crée de la vapeur au-dessus d'une casserole. Rozen soupire, et ses mains retombent. Un silence suit cela, il hésite à se remettre en position pour réessayer. Mais la demande d'Alarin continue de le hanter et il se passe la main sur le visage. Son Maître ne le jugerait pas, il le sait bien. Pourquoi Diable a-t-il tant de mal à se confier à l'être qui compte le plus pour lui ? Cela se trouve être si difficile.

"Je cauchemarde." Comme a du s'en douter son aîné. "Cela me réveille, et je ne peux me rendormir ensuite. Je suis donc encore fatigué quand le matin vient."

Doit-il en plus raconter le contenu de ses mauvais rêves, ce qui le tracasse suffisamment pour lui faire craindre la nuit ? Rozen se sent suffisamment honteux de prouver qu'il n'était au final encore qu'un enfant. Peu enclin à se dévoiler davantage, l'apprenti détourne les yeux. Alarin ne se moquerait sans doute pas de lui s'il en venait à raconter ce qui le tourmente, c'est certain, mais ça n'en reste pas moins honteux.

Réussir ce sort lui a redonné confiance en lui, il se redresse, prêt à recommencer si son Maître chéri le juge nécessaire. Cette succession d'erreurs, de sorts mal lancés, ne peut être considéré comme un entrainement ! Un sortilège réussi ne signifie qu'il peut se reposer sur ses lauriers, loin de là. Viendra un temps où il ne loupera jamais ses sorts... Il faut qu'il s'entraine pour cela.

"Continuons-nous, mon Maître ?"

(Je suis désolé du retard, j'ai eu une semaine chargée côté émotions et boulot =/)

Trois tentatives pour un résultat médiocre, le tout ne donnait pas vraiment un entraînement, et Rozen en avait grandement honte. Ce matin, il ne valait définitivement pas grand chose, il avait déjà fait bien mieux aux côtés de son Maître -ou plutôt face à son Maître, durant un duel- et même en étant parvenu à faire disparaitre la boule de feu du premier coup, il n'en restait pas moins que les deux sortilèges précédents avaient échoué proprement, le fatiguant d'ailleurs énormément, trop pour le faible niveau que cela représentait. Il fallait vraiment que le jeune Démon trouve comment repousser les cauchemars... C'est sans doute pour toutes ces raisons que le compliment de son aîné le gêna autant : il ne le méritait pas. Mais l'Apprenti était poli.

"Merci, Maître Alarin."

L'aveu qui suivit sembla ternir un peu plus cette navrante réussite. Le jeune homme détourna le regard, baissa la tête. Il avait fait de son mieux pour se confier à l'Être qui lui était le plus cher. Il n'était pas suffisamment égoïste pour se croire seul à voir ses nuits peupler de cauchemars. Tout habitant de la Forteresse fuyait quelque chose, bon nombre devaient trembler face au passé dont ils se cachaient. Mais c'était humiliant de ne pas savoir se dépêtrer de ces mauvais rêves, au point de ne plus pouvoir s'entrainer convenablement. L'étreinte que lui offrit Alarin fut la bienvenue, et le semi-Démon n'eut aucune gêne à se glisser entre les bras forts.

Sous le baiser, cette tendresse qu'Alarin ne pouvait nier à son égard, Rozen se prit à fermer les yeux. A cet instant, sans être obligé de penser au reste du monde, il se laisserait bien aller dans cette étreinte, poserait son front contre l'épaule de son Aîné, soupirerait d'aise et en oublierait volontiers la nuit qui s'est si douloureusement terminée. Mais son Maître a d'autres projets en tête. Ce qui, évidemment, est loin de lui déplaire. Oh oui, bien sûr qu'il connaissait le chemin jusqu'à la chambre d'Alarin. Nombre de fois depuis que le Drow était son Maître, Rozen s'était faufilé le long du couloir pour toquer à sa porte, pour voir la chambre apparaitre dans l'entrebâillement et...

Le jeune Démon ne fut pas étonné d'être ainsi serré contre le mur, et répondit au baiser sans une once d'hésitation, tant il désirait l'étreinte depuis que le plus âgé l'avait rejoint à la bibliothèque. Ses mains s'étaient refermées sur la tunique du Mage, pour ne pas le laisser s'échapper avant que leur souffle ne se perdent. Il ne rouvrit pas les yeux, laissant la voix de l'Elfe Noir, se faufiler jusqu'à son oreille, pénétrer son esprit. C'était une promesse de nuits magiques, qui l'épuiseraient suffisamment pour qu'il dorme sans se soucier des cauchemars.

"La prochaine nuit, je jure de Vous rejoindre, mon Maître."

Un petit sourire, entendu, presque soulagé de cette permission, de cette proposition. Si jamais un autre cauchemar le réveille, il ne restera pas prostré dans le grand fauteuil, face à la cheminée où survivront difficilement quelques braises. Non, Rozen se lèvera, quittera sa chambre aux hautes fenêtres dont les rideaux ne sont que très rarement tirés, et se faufilera, d'une ombre à l'autre, jusqu'à la chambre de son Amant. Pour retrouver une chaleur qu'il ne craindra pas.

Le plus jeune relève la tête, et ses lèvres reviennent frôler celles de son Maître, il quémande presque cette caresse délicate. Alarin a fait remarquer plus tôt, à la bibliothèque, que ces derniers temps, tout avait très calme entre eux. Cette pause et la proximité soudaine et bienvenue du Drow n'aide pas Rozen à rester sage. Alors, soit ils continuent l'entrainement et alors il vaut mieux que son aîné le lâche, soit ils dévient leur activité sur un corps à corps passionné et dans ce cas-là...

"Maître...?"

Un petit soupir, fatalement tendre. En espérant que si son Maître veut continuer l'entrainement, il parvienne enfin à lancer un sort correctement du premier coup !