Promenade en soirée [Libre]

Cette journée fut plutôt réussie. Alarin la passa, comme le plus clair de son temps, à mener des expériences les plus horribles, visant à repousser encore et encore la limite de ses connaissances et pouvoirs. Il n'y avaient pas que les apprentis qui étaient la pour apprendre. Il était aisé d'enseigner à ceux qui savent peu. Par contre, un des Cinq créateurs de ce monde... Eh bien, il n'y avait pas grand-monde au Château pouvant lui fournir de nouvelles matières à apprendre. Certes, l'Oracle et Rifou savaient bien des choses, mais le drow n'avait pas tellement envie de leur demander. La petite Maîtresse de la Tour des Miroirs était bien trop fourbe et trop imprévisible et l'Esprit de la Nature... Sa simple présence rendait la réflexion très difficile. L'elfe noir sourit et soupira. Oui... A choisir, il préférait invoquer des démons et tenter d'autres choses 'impossibles' et dangereuses.

Le soir tombait implacablement, les ombres s'allongeaient, l'air était plus frais. C'était ce moment agréable que l'ensorceleur choisit pour quitter sa Tour et venir se promener sur le mur d'enceinte du Château des Fous, puis simplement dans la cour. Marchant lentement, les mains dans le dos, la cape flottant à la brise légère, il glissait d'ombre en ombre. D'un naturel très discret, il n'aimait pas trop être vu. C'est pour cette raison qu'il s'arrêta, sentant une présence s'intensifier. Il eut le temps de soupirer encore une fois, avant que la personne n'arrive assez près pour l'entendre. Ensuite, il s'efforça d'être poli, ce qui lui vint assez aisément. Son murmure se fondit dans un souffle de vent, doux et léger et pourtant parfaitement audible.

"Bonsoir..."

Cette journée était bien particulière, aujourd’hui pour Sealiah, et pour cause: cette fois se n’était, ni a animal blessé qu’il aidait, ni même un arbre malade même un tout autre être vivant. Un nain tombé du ciel. Etrange coïncidence. Ils étaient tout les deux arrivés en tombant. Mais, son arrivée, Sealiah l’avait oublié comme toutes les choses le concernant avant d’arriver ici.

Sealy ne connais pas ce nain nommé Balin et pourtant il l’avait aidé et soigné avant de le laisser entre les mains du Maitre de la tour Centrale, le jugeant bien plus apte que lui pour expliquer quel était ce lieux. Peu de temps après, l’angelot parti un nouvelle fois dans la forêt aider un jeune faon qui était tout juste né. Cela lui pris bien, la plupart de l’après-midi et maintenant alors que la nuit commençait à montrer le bout de son nez sous la forme d’une immense rideau chargé d’obscurité, le jeune homme parti à la recouverte d’encore autre chose.. Mais quoi donc?
Pour l’instant Sealiah volait tranquillement. Comme c’était une nuit de printemps et que c’était à ce moment là qu’il perdait son duvet de plume d’hiver, il en sema quelques une sur son passage tel le petit poucet. Mais le jeune ange, n’étant pas un voleur de botte ne nous attardons pas sur ce compte.

Grâce a ses battements silencieux, il pus se déplacer plus rapidement et avec moi d’effort que à pied. Et d’une altitude assez basse pour pouvoir traversé les portes qu’il pourrait trouver sur son chemin. Traversant maintenant la cour intérieur sans la moindre crainte, Sealiah ne soupçonnait même pas que quelqu’un se trouvait sur son chemin et que sa présence le dérangeait.

Ce rapprochant de plus en plus, c’est en entendant une salutation dite d’une voix basse qu’il perçu enfin l’obstacle vivant qui trouvait sur son chemin. Non, il ne n’avait pas vu, il ne pouvait discernait quelqu’un comme l’ombre dans une tel obscurité. Surtout quand son nouveau vis-à-vis excellait dans la discrétion. C’est avec une petite difficulté qu’il évita le Maitre de la Tour des Arcanes, jugeant bon qu’il serai mieux d’atterrir en roulé-boulé que de faucher un Sir qui plus est, ami de son maitre.

Pourtant l’atterrissage ce fis plutôt en douceur sur le granit, certes un peu bancal mais sans grosses égratignures. Bien qu’il est posé fesses à terre. Ce relevant quelques secondes après, l’angelot se dépoussiéra un petit peu et d’une légère courbette face au maitre, il annonça:

- «　 Sir Alarin? Pardonnez moi …　»

La mauvaise humeur d'Alarin, face à une présence venant le perturber dans sa solitude adorée, s'envola en partie, lorsqu'il remarqua qu'il ne s'agissait de personne d'autre que Sealiah. L'apprenti de Rifou, il pourrait presque en être un digne successeur. Un amour fou pour la vie, sous toutes ses formes, une douceur et une gentillesse à toute épreuve en faisaient un des êtres les plus sympathiques de l'Ordre. Et, en plus de tout, il était terriblement séduisant, candide et d'une innocence presque proverbiale. Certes, sa puissance n'avait rien avoir avec celle de l'Esprit de la Nature, mais d'ici quelques années d'entrainement, il deviendrait peut-être un druide similaire... Le drow ne pouvait que s'en lécher les lèvres...

"Ce n'est rien, Sealiah... Puis-je t'être d'une quelconque utilité ?"

Le regardant se relever avec une grâce plus grande que celle des elfes, le Maître des Arcanes sourit. En effet, il n'était pas là uniquement pour faire part de ses humeurs à l'entourage et vivre en solitaire. L'Ordre des Ombres était avant tout un contrat entre les Cinq. Ils se devaient d'aider les plus jeunes et plus faibles membres et être à leur disposition pour les soutenir, quelque soit leur problème. Sealiah lui était probablement tombé par hasard. Mais le drow se disait que ses paroles insinuaient qu'il avait envie de lui demander quelque chose.

Les mains dans le dos, sombre et immobile, il regarda l'angelot, par-dessus ses lunettes rouges et attendit une réponse...

Se relevant de sa courbette, même si cela avait duré rien qu’un instant elle lui avait fait glissé ses lunettes le long de son fin nez. Rien de bien méchant, sauf pour Sealiah, ses lunettes étaient bien plus importante et remplis de mystère que l’on pourrai imaginer… Mais cela, beaucoup de personne l’ignorait. C’est pour cela qui remonta ses deux verres flous bien sur son nez d’un geste inconscient cachant ses deux perles menthes indescriptible.

Sealiah souri a l’ombre en face de lui. L’ange était très ressemblant en effet à son maitre, Rifou. Mais cela n’était pas tout fait vrai, il était moins aimant que son protecteur. Plus faibles. Moins sociable. Plus complexe. Et pour savoir tout cela, il faudrait vraiment le connaitre.

Jouant à passé d’un pied sur l’autre, il réfléchissais à ce qu’il pourrai bien répondre à son vis-à-vis, sans paraitre impoli ni sans gène. Hésitant, il fini par avouer un peu gêné par la simplicité de sa demande envers Alarin.

- «　Est-ce que.. vous avez de nouveaux livres dans votre bibliothèque? 　»

Sealiah était connu pour sa curiosité sans borne, on le voyait très facilement à la bibliothèque personne ne savait réellement pourquoi il restait la bas, entre les étagères. Si c’était pas soif de savoir, pour chercher quelques minimes informations de son passé… l’ange était un vrai secret.

Mais pour le moment le dit secret était dehors, alors que la nuit était déjà tombé. Et le froid nocturne était complètement présent. Lui faisant gonfler son plumage pour un peu plus de chaleur aux niveaux de ses ailes qui se resserraient dans son dos.
Sans dire un mot, c’est cette fois lui qui attendait la réponse de son «　supérieur　», mêlant appréhension d’avoir embêter l’ami de son maitre pour cela et la curiosité de la réponse.

Chacun avait ses secrets ici et ce n'étaient pas les Maîtres qui en portaient les plus lourds. En voilà un fait assez évident pour toute personne ayant séjourné au Château des Fous. Toutes les Ombres cachaient quelque chose ou voulaient oublier un épisode de leur ancienne vie. Si on ne respectait pas les autres, on ne faisait pas long feu. Le bruit courait que cette règle venait d'Alarin lui-même. Aimant l'intimité, la solitude et le calme, il ne supportait pas qu'on ne respecte pas cela. Et il était aussi la dernière personne à poser des questions indiscrètes.

La question du petit ange plut beaucoup au drow dont les yeux s'illuminèrent dans le noir. Enfin ! pas de soleil, pas de lumière et cette chaleur qu'il jugeait quelque peu excessive même si nécessaire pour la Vie, comme disait Rifou. Dans le Monde d'où venait le Maître des Arcanes, des civilisations entières vivaient sans jamais s'exposer à la lumière du jour. Il sourit d'un sourire propre aux elfes noirs : malveillant, cruel, envoûtant et pervers à la fois. Mais chez Alarin c'était un vestige de son passé. Il ne tuait et torturait plus à tours de bras depuis des dizaines d'années. Cependant, il n'était pas si facile de changer de mimiques...

Il écarta légèrement les bras devant lui...

"Mais bien sûr... De nouveaux ouvrages arrivent par bien des moyens pratiquement tous les jours... Si Tu veux, Tu peux aller voir..."

... et les bouts de ses doigts finirent par se rejoindre à la hauteur de sa poitrine. Une gesticulation simple, accompagnant son murmure sensuel et habituel. Il ne demandait pas ce qui intéressait le petit. Il fallait que Sealiah le fasse lui-même. Personne ne connaissait mieux la gigantesque Bibliothèque qu'Alarin. Cela dit, son savoir n'était disponible qu'à ceux qui en faisaient la demande...

La nuit était en effet devenu maitresse des lieux et la lune triompha maintenant contre le soleil. Et c’est uniquement grâce a elle que Sealiah pouvait disserter ou se trouvait précisément le maitre des arcades et le contour de la cour. La nuit ne le dérangeai pas vraiment, car il s’était habituer a naviguer pendant ses insomnies mais l’ange resta une créature de la lumière et ne compris pas vraiment la joie que ressentait l’ombre a coté de lui.

Sea avait remarqué que Alarin souriait, mais c’est grâce ou à cause, cela dépend des points de vu, de la lune, que le jeune ange ne vu pas la manière.. Peut être qu’il se sera méfié sinon..; peut- être.

Mais Sealiah n’était pas le genre à se méfier des gens, surtout si c’était quelqu’un si aimé de son cher maitre; il écouta donc heureux sa réponse. Et il n’eut d’une envie aller les nouvelles merveilles que regorgeant la géante bibliothèque de Sir Alarin. Seul hic… il connaissait le chemin de la bibliothèque, mais il ne connaissait pas sur quel étage se trouvait les ouvrages.. Juste chercher lui prendrais des jours; alors que faire, demander encore quelques choses au maitre des lieux…? Et puis lui-même ne savait pas vraiment ce qu’il voulait pour le moment présent, il agissait souvent par l’instinct. Après tout c’était un angelot de la nature, et les livres sont fait de bois pour la plupart. C’était toujours comme cela qu’il agissait, il ressentait le livre comme une personne et lisait celui qui l’appelait. Sealiah a toujours été plus proches des arbres que autres choses.

- Alors … Puis-je savoir ou se situ ses nouveaux ouvrages? J’aimerai beaucoup y jeter un coup d’œil …

Sa voix délicate avait légèrement baissé à la fin. Sa non confiance en lui, lui jouait de nouveau des tours et dans sa petite tête tortueuse, si ce disait qu’il devait bien embêté le Drow avec ses questions ennuyeuses… Il devrai surment avoir mieux à faire.

L'être ténébreux qu'était Alarin ne cessait de sourire. Ce petit était véritablement délicieux. Quelle innocence de croire que les livres pourraient être classés selon l'âge ou la date de leur arrivée. Il n'en était certainement rien. Seuls l'Oracle et Alarin étaient capables de se retrouver à tous les coups dans la Bibliothèque. Mine de rien, ils l'avaient façonnée à deux. Eux seuls savaient combien d'étages, de tournants, de couloirs, de passages, d'étagères, de livres, pouvaient s'y trouver. Et le l'ouvrage le plus introuvable était, bien entendu, l'Index. Nul ne pouvait avoir accès à la liste de tous les documents entreposés là-bas...

Ainsi donc, le drow rit brièvement, avant de poser une main grise-acier sur l'épaule du petit ange. Il l'invita à le suivre, en direction de la Tour des Arcanes. Tout en marchant, il lui expliqua la raison de son amusement, toujours de ce même murmure :

"Viens, Sealiah... Les livres ont tous été classés dans leurs rayons, selon le sujet, l'auteur si celui-ci est digne d'intérêt, la dangerosité de l'ouvrage aussi... Certains ne peuvent être manipulés qu'avec beaucoup de soin et de connaissances en matière de pièges magiques. Je peux permettre qu'un lecteur trop peu expérimenté soit victime d'un tel sortilège..."

Ils marchèrent ainsi encore quelques instants, la main douce du drow sur l'épaule de l'ange. Après, ces quelques instants de silence, l'ensorceleur enleva sa main et reprit la parole.

"Pour en revenir à ta question, ils sont un peu partout..."

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