Mission 1 : Trouver, tuer et revenir en vie

L'ange décrocha le carreau qui venait de se planter sous son nez. Il n'avait pas grandes compétences en armurerie mais il était évident au vu de la qualité de l'arme que ce n'était pas du carreau de roi. A peine un trait décoché par un valet. Un valet qui savait viser. Ardavatz chuchota à sa compagne, soudainement moins ronchon qu'avant -mais était-ce une grande surprise :

"Bon et bien, on dirait que tu avais raison. La cible doit être là dedans. Et à ton avis quelle est la chance pour qu'il nous trucide dès qu'on met un pas hors de ce bois ?"


Comment ça défaitiste ? Non, réaliste plutôt. Il se méfiait beaucoup de la parole des gens. Il soupira :

"Enfin bon, on a pas trop le choix et s'ils nous laissent passer, on aura une voie royale jusqu'à notre cible. Je vais préparer un petit sort de solidification au cas où ils aurait l'index trop sensible..."

Il tendit légèrement sa main vers elle, donnant son bras pour jouer à nouveau le couple parfait comme elle l'avait dit, et termina :

"Madame, je vous annonce que nous avons raté les champignons comestibles. Allons voir, s'il n'y a pas de vénéneux qu'il nous faut éliminer des environs."

Bien que les réflexions de Memory étaient fortement passionantes, une phrase de l'ange lui revint en tête "j'ai pas envie de rater le repas"
* ah les hommes... y'a vraiment que deux choses qui comptent pour eux ! leur ventre et...*
Sa remarque s'arrêta là. Une flèche venait de se nicher tout prêt d'elle et dans un réflexe, elle fit un bon sur le côté. Elle fixa alors la direction d'où venait le projectil. Un homme accompagné de deux accolytes s'adressa à eux sur un ton autoritaire. Elle fronça les sourcils :
"On dirait que la courtoisie et l'hygiène ne fait pas partie de leur vocabulaire..." murmura-t-elle distraitement.

La voix d'Arek parvint ensuite à ses oreilles. Il n'était visiblement pas emballé par la situation qui se présentait à eux. La nymphe n'appréciait pas non plus de se retrouver coincée ainsi, mais pour avoir déjà expérimenté ce genre de chose, elle était persuadée de pourvoir s'en sortir. Elle resta néanmoins attentive, prête à agir également, et saisit avec une minuscule hésitation le bras de son partenaire.
Elle n'aimait guère tant de contact avec quelqu'un mais devrait faire avec.

Ils sortirent de l'ombre des arbres et elle évalua furtivement le nombre potentiel d'adversaire qui leur faisait face tout en déclarant, le visage caché sous sa cape :

" Je t'avais bien dis que c'était une mauvaise idée ! Nous voilà perdus ! " Râla-t-elle en gesticulant son bras libre.
" Tant pis pour toi ! Si ça continue tu n'auras pas d'omelette aux champignons à dîner. Et une omelette sans champignons n'est plus une omelette..."

Elle se tut soudain comme si elle se rendait enfin compte de la présence de ses spectateurs à sa fausse crise...

[Ah! Je traine encore avec la réponse, désolé et merci de votre patience ! ^^]

Les voyant obtempérer, les gardes perdirent certes en vigilance, mais les carreaux de leurs armes étaient toujours pointés sur eux. Pour ce qui était de leur petit jeu de couple, les hommes se donnèrent des coups de coudes, riant entre eux. Tout marchait à merveille.

Une fois à la porte, ouverte pour eux, les aventuriers purent voir l'intérieur de la zone, protégée par la palissade. Il s'agissait d'un croisement, assez chaotique, entre un village et un campement. En effet, les tantes étaient disposées autour, entre, et partout en fait, les petites maisons en bois. Le tout ne pouvait sans doute abriter plus de cent personnes. Et, dans toute l'agitation qui y régnait, on pouvait constater qu'il devait y avoir une moitié d'hommes, tous aussi peu recommandables, le reste étant composé de femmes et quelques enfants. Un vrai petit village de brigands.

La seule rue, clairement définie, allait de la porte d'entrée vers la maison la plus imposante (n'étant certainement pas digne du moindre serviteur de l'Ordre). C'est ce chemin que les gardes leurs indiquèrent. Deux autres se tenaient de part et d'autre de la porte. Un des deux ouvrit et dit juste sèchement :

"Entrez."

Une pièce sombre, sentant le renfermé. Deux portes, une à gauche, l'autre à droite. Celle derrière eux fut refermée. La seule chaise, près de la table trônant au centre de ce hall ou autre salle, était occupée, par un petit homme. Grassouillet, chauve, d'une cinquantaine d'années, il n'avait pas très fière allure. Mais une lueur d'intelligence malicieuse brillait dans ses yeux. Une dague, et une bourse pendaient à sa ceinture, trop serrée d'ailleurs. Sa voix fut rauque, mais pas vraiment désagréable.

"Bonjour..."

[infiniment pardon pour ce retard...]

Le faux couple amoindrit la vigilance des gardes qui les gardèrent néanmoins pour cible. Memory retint un rictus de dégout car elle détestait être considérée comme une proie. Machinalement, elle resserra sa cape contre elle et poussa un soupir. "Vous n'avez pas honte de menacer une demoiselle ?" fut-elle tentée de répliquer, mais elle se concenta de presser légèrement le pas. Il semblerait que la mauvaise humeur d'Arek lui soit retombée dessus.

Toute fois, arrivés devant la forteresse la frustration de la nymphe se changea en concentration. Elle se mit alors à détaillé les environs : elle évalua furtivement la hauteur des palissades et le nombre de gardes. Lorsqu'un cri enfantin la tira vers le "village" lui-même. Des différentes contrées qu'elle avait traversée, elle avait rarement vus un tel amoncellement d'habitats. Quant à la centaine d'habitants mi-hommes, mi-femmes et enfants, Critylia les pensaient tous aussi fourbes les uns que les autres.
Une fuite en toute discrétion lui semblait à cet instant la plus sure de toute. En effet, tandis qu'ils avançaient sur le seul espace de terre pouvant être appelé un chemin, sur ce seul chemin donc, la jeune femme rélféchissait déjà à comment se sortir de là, tant elle l'appréciait.

Ils furent ensuite menés vers la seule cabane méritant le titre de maison. Gardée par deux gardes, à peine étaient-il entrés qu'on referma la porte derrière. La medium darda un coup d'oeil derrière elle.
*ils nous prennent vraiment pour des animaux...*
S'en suivit d'une exploration de la pièce du regard. Cependant ce qui la frappa tout d'abord n'était guère l'aspect général de la pièce mais l'air stagnant qui manqua de la faire éternuer.
*c'est autre chose que le château !* songea-t-elle avec dédain.
Le faible éclairage de la pièce ne la rendait pas très acceuillante, mais ils pouvaient facilement distinguer l'homme qui leur faisait face. Il n'avait pas fière allure et n'était plus tout jeune. Bien que ce ne fut pas un critère fiable, Memory espérait distraitement que cela le rendrait plus facile à abattre, car elle était quasi-certaine que c'était lui leur futur victime. Son embourpoint et son assurance le laissait penser pour sur. Malgré son statut peu agréable ce fut tout de même le premier à s'adresser à eux avec un minimum de considération.
La nymphe s'avança soudain d'un pas, se libérant de l'étreinte de son partenair, pour prendre la parole :

"Bonjour monsieur ! pouvez-vous nous dire où nous sommes ? Car nous nous perdus et, j'aurais à coeur de rentrer chez moi avant la tombée de la nuit." commença-t-elle avec de grands gestes et quelques pas d'humeur, qui lui permirent de détailler plus attentivement le reste de ce bureau en toute discréction.

Elle vit ainsi les portes de chaque côté de leur interlocuteur et se demanda subitement comment ce derier réagirait s'il croyait que le contenu de ces salles se mettaient à brûler ? Une idée à garder en mémoire sans doute. Mais pour l'instant, elle reprit son calme et attendit de voir la suite des évènements...